☾ croyances & mythes

Il y a bien longtemps, longtemps avant les sorciers et les hommes, existait le Chaudron... On dit qu'il était le récipient de toute magie et le berceau du monde. Hélas, il tomba entre de mauvaises mains et il fut utilisé pour commettre des atrocités. Il servit à forger de telles monstruosités qu'il fut finalement reconquis au prix de sacrifices inouïs. Il ne pouvait être détruit, puisqu'il était le créateur de toutes choses : s'il était brisé, alors toute vie s'éteindrait. Il a donc été caché, puis oublié.

L'île d'Amentis est riche de ses propres traditions et croyances, les sorciers y vivent loin des territoires non-majs et de leurs usages, ils en oublient parfois que la majorité de la communauté sorcière internationale est habituée à dissimuler sa nature au quotidien. Dans les cours, tout n'est que magie : les végétaux comme les créatures qui y vivent en sont imprégnés — les amentisiens pensent que bien avant qu'il y ait les royaumes non-majs et sorciers, le Chaudron, dans lequel bouillonnait la matière cosmique d'où provint le monde, créa Amentis même. Un morceau de terre émergeant de l'océan dont il fut à l'origine, tout comme le ciel, le soleil et la lune. Il donna aux sorciers des pouvoirs semblables aux siens pour qu'ils puissent respecter et entretenir son oeuvre, et aux simples hommes, la volonté de s'imposer par leur force mentale.

Selon la légende, le Chaudron serait doté de pouvoirs extraordinaires, il pourrait ainsi ramener les morts à la vie, ce dont aucun autre sortilège n'est capable, détruire les âmes mais également les soigner, et changer la nature même des êtres : une vieille croyance veut que si un non-maj est plongé à l'intérieur, il en ressortira sorcier.

Autrefois, le Chaudron était vénéré et érigé au statut de divin, on implorait sa clémence et espérait ses bénédictions, ses pouvoirs étaient célébrés lors de fêtes nationales et cérémonies religieuses, qui désormais ont été oubliées avec lui. Les anciennes processions sont devenues désuètes et les traditions se sont perdues au fil des siècles. Les cours vivant sous le cycle du soleil et de la lune honorent ces derniers, ainsi que Mère nature, comme les véritables forces supérieures régissant le monde et la magie, les Grands Seigneurs sont vus comme leurs dignes représentants sur Terre. Ces derniers sont assistés dans leur tâche par les Prêtresses : un ordre de femmes consacrant leur vie au culte du Chaudron, de la Mère et des Forces en place.

Elles président dans les temples du soleil et de la lune et tiennent leurs offices à l'aube et au crépuscule. Le service du matin, aussi appelé « cérémonie sacrée du soleil » rend hommage à celui-ci par des chants accueillants le jour nouveau — les prêtresses, baignées sous un dôme de lumière, sont bénies par les rayons solaires qu'elles transmettraient par la suite aux fidèles au travers du sort Solaris Veritas. Le service du soir, appelé « veillée lunaire », célèbre quant à lui les différentes phases lunaires et le début du repos, la nature elle-même entrerait dans une phase de sommeil qui servirait à régénérer la magie de l'île chaque nuit.


LE RITUEL DU SOUVENIR Durant le sabbat d'Imbolc, il est de coutume de se rendre au temple pour le Rituel du souvenir. En cette période de purification, les sorciers sont invités à déposer les souvenirs liés aux mauvaises actions qu'ils ont commises durant l'année dans une pensine en forme de chaudron. Les prêtresses vident ensuite la pensine en pratiquant un sortilège d'épuration transformant les souvenirs délivrés en vapeur opaline s'échappant dans les airs. Le rituel permettrait ainsi aux fidèles de nettoyer leurs âmes en même temps que le chaudron.  

LE BAPTÊME OBSCUR À l'inverse des cérémonies non-majs, le baptême sorcier, dit Baptême Obscur, est pratiqué lorsqu'un sorcier fête ses seize lunes (atteint l'âge de seize ans). Selon la tradition, le sorcier reçoit la bénédiction du Chaudron durant une nuit de nouvelle lune, une prêtresse le coiffe d'une couronne de datura et lui fait signer une réplique du livre des sorts, un ouvrage si vieux qu'il aurait été fait à partir du dernier minerai en fusion utilisé pour forger le Chaudron (il aurait disparu en même temps que le Chaudron). La croyance veut qu'à travers ce baptême la véritable nature du sorcier se révèle lui permettant d'embrasser tout son potentiel magique. A cette occasion, les sorciers reçoivent un pendentif en cuivre représentant les trois pieds du Chaudron : symboles de force, de prestige et d'équilibre.

Les sorciers organisent leur vie religieuse en suivant un calendrier représentant le cycle de la vie, des saisons et de la nature : la Roue de l'année. Les amentisiens pensaient que suivre cette roue était la meilleure manière de vivre en communion avec la magie et de se reconnecter aux éléments. La roue de l'année comporte huit Sabbats, les fêtes permettant de rendre hommage à Mère nature, au Chaudron et au cycle solaire — ce sont des périodes de réjouissance, de célébration et de gratitude. Les non-majs auraient par ailleurs repris la plupart de ces fêtes pour se les approprier et les transformer.

sabbats majeurs

Imbolc (2 février) le sabbat de la lumière, de l'espoir et du retour du soleil. On célèbre la fin de l'hiver et le retour de la vie, période de purification c'est la saison idéale pour les rituels de divination et pour accroître les énergies magiques, car c’est le moment de renaissance spirituelle et le symbole des nouveaux départs.
Beltane (1 mai)  la célébration représentant la fertilité de la terre et l'entrée dans la saison claire, on y fête l'amour, les unions et la floraison. Il a lieu durant la nouvelle lune du taureau et jouit parfois d'une réputation sulfureuse, car il est également le sabbat de la passion, autrefois on pratiquait à cette occasion des rites d'accouplement.
Lughnasadh (1 août) la fête des premières récoltes où l'on célébrait les cultures et l'abondance à venir. Aujourd'hui encore Lughnasadh représente la prospérité de l'île, c'est l'apogée de l'été et des beaux jours où l'on rend grâce à la terre et ses bienfaits et où l'on se prépare au retour de l'hiver.
Samhain (31 octobre) le nouvel an des sorciers, on entre dans la période la plus sombre de l'année, la terre est morte et se met en sommeil. Samhain symbolise le cycle de la mort et de la renaissance, c'est l'occasion d'honorer les défunts et de célébrer les ancêtres. La frontière avec l'invisible se fragilise car c'est aussi le moment de l'année où le voile entre le monde des vivants et le royaume des esprits est le plus mince.

sabbats mineurs

Ostara (21 mars) l’équinoxe de printemps, le jour où la lumière l’emporte sur les ténèbres, on célèbre le réveil de la nature et des animaux, c'est le moment de s'occuper des plantes et de commencer les rituels des jardins.
Litha (21 juin) le solstice d'été, le jour le plus long de l'année où l'on vénère la puissance du soleil. On profite de l'apothéose du cycle solaire pour pratiquer des sorts de protection et repousser les influences néfastes.
Mabon (21 septembre) l'équinoxe d'automne, la période où les récoltes touchent à leur fin. C'est une période de gratitude et d'acceptation, le sol meurt, la nature se fane, les feuilles commencent à tomber. Le jour et la nuit sont égaux, c'est donc symboliquement un sabbat de partage, d'équité et de paix entre les cours.
Yule (21 décembre) le solstice d'hiver, c'est le sabbat célébrant le premier jour de l'hiver et la nuit la plus longue de l'année. La tradition veut que l'on se réunisse avec ses proches, on tente de maintenir la lumière et la chaleur dans son foyer en attendant le retour du soleil, c'est la lune qui règne en maîtresse sur cette période.

Une légende dit que certaines âmes sont divisées à la naissance par les prêtresses elles-mêmes pour mieux les guider jusqu’à leur moitié. Cet acte est induit par la lecture des destins auxquels elles ont accès.

Pour les aider à se reconnaître les âmes-sœurs ressentent un bien-être ineffable en la présence de l’autre, au premier contact physique un sceau magique marque leur peau. Il représente une symbolique unique qui peut se décliner sous la forme d’un dessin, d’un mot ou d’un chiffre… Le sceau est le même pour les deux sorciers. Il a l’aspect d’une cicatrice blanche complètement indolore. Son emplacement est déterminé par le toucher de l’âme-sœur, ce qui explique pourquoi ils n’ont pas forcément le sceau au même endroit. Détail qui peut rendre la tâche de se retrouver un peu plus complexe pour certains.

Amicales ou amoureuses, les âmes liées par les prêtresses sont sacrées et spéciales. Leur lien est capable de développer une forme de magie qui leur est propre comme une intuition émotionnelle et/ou physique de l’autre. Être à distance de son âme-sœur est pénible, le moral est affecté, le sentiment de se sentir à moitié vide est exacerbé. Dans le cas d'un éloignement prolongé, le sorcier peut sombrer dans un sombre état psychologique ce qui peut en amener certain(e)s à combler le manque par des addictions diverses et variées.

Dans le cas d’un décès, le sceau devient noir et toute la magie liée au lien disparaît. On perd alors la moitié de soi-même à tout jamais, ce qui après l’avoir connu peut en plonger certains dans une profonde déprime chronique. Quelques-uns surmontent cette terrible épreuve et d’autres ne s’en remettent jamais vraiment.